Comme de nombreux courants bouddhiques, d’origine aussi bien indienne que chinoise, existaient au Tibet à cette époque, il incombait aux érudits tibétains de classifier ces différentes traditions doctrinales et contemplatives afin de parvenir à une synthèse proprement tibétaine. La classification doxographique doit donc être perçue non pas comme une forme de spéculation abstraite, mais comme un processus de clarification doctrinale qui est en dialogue avec la pratique contemplative. C’est dans cette optique que nous examinerons, lors de ce cours-conférence, une des classifications les plus anciennes et originales de cette époque, celle proposée par Nubchen Sangye Yeshe (10e s.), tout en la comparant à d’autres doxographies du même genre et en abordant la question plus large de l’interaction de l’expérience méditative et du repérage doxographique dans la construction d’une tradition contemplative.
Séance 1 : Éléments de contexte
Les sources : les manuscrits de Dunhuang et autres témoignages – Le roi Trisong Detsen et l’établissement du bouddhisme au Tibet – Fondation du monastère de Samye – Le(s) débat(s) de Samye – L’effondrement de l’empire – La figure de Nubchen Sangye Yeshe
Séance 2 : Portrait croisé de doxographies tibétaines
Profusion des classements doxographiques – Schémas de quatre, neuf et douze véhicules – Points de convergences et de divergences entre ces schémas
Séance 3 : Comparaison du Mahāyāna classique et du Chan tibétain
Les approches graduelle et simultanée – L’enjeu politique d’une différence doctrinale
Séance 4 : Comparaison de la voie tantrique et du Dzogchen
Le Mahāyoga tantrique au Tibet – La consolidation du Dzogchen – Les liens entre affinité contemplative et construction doxographique